Historique de la station

 

1984, une année à retenir pour l’apiculture belge. Cette année-là, les premiers varroas, originaire d’Asie, sont observés dans les colonies d’abeilles et les premiers effondrements suite à la varroase ont lieu. Varroa destructor est un acarien qui parasite les abeilles mellifères. Lorsqu’il se nourrit de l’hémolymphe et des corps gras d’une larve d’abeille en développement, il lui transmet tout un tas de virus, qui seront bien vite répandu dans la colonie. Un des virus les plus connu est le DWV, le virus des ailes déformées. Vous comprendrez facilement que les abeilles ne sont alors plus capables de voler et que les ressources nutritives viennent à manquer. Mais huit autres virus contribueront également à l’effondrement de ces colonies infestées.

La lutte chimique avec des acaricides tel que le tau-fluvinate et l’amitraz ou encore les luttes biotechniques par la découpe du couvain de mâles ou l’encagement des reines faisaient déjà partie des méthodes de lutte présentées en 1985. En 37 ans, aucune évolution n’est observée et ces méthodes ne représentent toujours pas un avenir durable pour l’apiculture. Les varroas développent des résistances face aux molécules chimiques, l’efficacité de ces traitements diminue. Des résidus sont retrouvés dans les cires, les pollens et même le miel. Quant aux méthodes physiques, elles sont chronophages et ne se suffisent pas.

Que devons-nous faire ? La réponse à une apiculture durable se trouve dans la nature. Dans des conditions bien précises d’environnement, des colonies résistantes à varroa ont été observées. Ces abeilles étaient capables de reconnaitre une larve infestée par un varroa en reproduction. La désoperculation de cette cellule ainsi que la suppression de la nymphe infestée s’en suivent. Le varroa n’est alors plus capable de se reproduire ! Ce comportement étant héréditaire, il est possible de le sélectionner. En 2013, un programme de sélection d’abeilles résistantes à varroa a vu le jour aux Pays-Bas, Arista Bee Research. En 2018, l’asbl belge est créé. Très vite la section apicole L’Abeille Arlonaise est intéressée par ce projet et une collaboration nait.

L’Abeille Arlonaise et Arista Bee Research Belgium travaille d’arrache-pied pour créer une zone géographique résistante à varroa. Nos voisins luxembourgeois contribuent également au projet. Au cœur de cette zone, à Sélange, se trouve une station de fécondation où des colonies d’abeilles productrices de mâles ont été évaluées pendant une saison entière sur leurs caractéristiques Buckfast ainsi que sur leur résistance à varroa. En 2021, c’est plus de 350 reines résistantes qui ont été fécondées sur cette station. Durant la saison 2022, nous pourrons estimer la qualité des fécondations grâce aux retours des participants. Ces reines se trouvent partout en Belgique !

La qualité Buckfast et le taux de résistance obtenus sur cette station ne feront que s’améliorer au fil des ans. La saturation des cieux par nos faux-bourdons sélectionnés et distribués est et sera la clé de notre réussite. Chaque année l’Abeille Arlonaise distribue des reines aux apiculteurs de la région afin que tous ensemble nous participions à la dissémination des gènes résistants. Contactez-nous au 0477/95 56 56 ou par mail à abeillearlonaise@gmail.com  pour participer à l’avenir durable des abeilles.

Notre station de fécondation représente une opportunité unique de mise en place de la première zone géographique sans aucun traitement à varroa en Europe. Grâce au travail et à la rigueur des participants, ce projet-pilote est en phase de devenir un modèle européen pour l’installation d’aires ne nécessitant plus aucune forme de traitement !